Chirurgie prothèse du genou à Rennes

La chi­rur­gie du genou : quand opé­rer, et quelle prothèse ?

La pose d’une pro­thèse de genou per­met de retrou­ver confort et mobi­li­té, notam­ment pour les patients souf­frant de gonar­throse. Elle peut être envi­sa­gée lorsque les autres voies de trai­te­ment ont atteint leurs limites ou ont échoué. Le Docteur Charles Catier, spé­cia­liste du genou au sein de l’Institut Rennais de Chirurgie Orthopédique et de Médecine du Sport, pré­sente les pro­thèses uni­com­par­ti­men­tales et totales de genou, leurs indi­ca­tions et les suites opératoires.

La Prothèse UniCompartimentale (PUC)

Qu’est-ce qu’une Prothèse UniCompartimentale du genou ?

Prothèse UniCompartimentale mise en place remplaçant le cartilage usé.
Prothèse UniCompartimentale mise en place rem­pla­çant le car­ti­lage usé. (Dr Catier, Ircoms Rennes)

L’intervention chi­rur­gi­cale porte sur le rem­pla­ce­ment d’une par­tie du genou, qua­si majo­ri­tai­re­ment le com­par­ti­ment fémo­ro-tibial interne. Une condi­tion est que le genou doit être stable dans tous les plans (anté­ro-pos­té­rieur et médio-laté­ral). Il ne doit pas exis­ter de lésion liga­men­taire, notam­ment du liga­ment croi­sé anté­rieur. La Prothèse UniCompartimentale du genou (voir pho­to ci-des­sus) vient com­bler l’usure du car­ti­lage en jouant le rôle d’une « cale ». La mise en place d’une PUC est un geste moins lourd que celle d’une Prothèse Totale du Genou.

Les indi­ca­tions de la Prothèse UniCompartimentale

La Prothèse UniCompartimentale du genou est pres­crite en cas d’arthrose évo­luée d’un seul com­par­ti­ment fémo­ro-tibial du genou, ostéo­né­crose du condyle interne avec une dou­leur loca­li­sée en regard. Elle concerne des patients de plus de 55 ans, avec un genou stable et souple et un IMC (index de masse cor­po­relle) infé­rieur à 35.

La Prothèse Totale de Genou (PTG)

Qu’est-ce qu’une Prothèse Totale de Genou ?

Lors de l’intervention, le chi­rur­gien ortho­pé­diste va pro­cé­der au rem­pla­ce­ment de la tota­li­té du genou : arti­cu­la­tion fémo­ro-tibiale et arti­cu­la­tion entre la rotule et le fémur (fémo­ral-patel­laire). La pose d’une Prothèse Totale de Genou est pos­sible même si les liga­ments croi­sés qui par­ti­cipent à la sta­bi­li­té anté­ro-pos­té­rieure sont rom­pus. En effet, c’est la forme de la pro­thèse qui assure la sta­bi­li­té sa sta­bi­li­té. En revanche, les liga­ments laté­raux doivent être intacts.

Les indi­ca­tions de la la Prothèse Totale de Genou

La Prothèse Totale de Genou est pres­crite si le patient présente :

  • Une arthrose glo­bale du genou (bi ou tri-compartimentale), 
  • Un genou instable avec une laxi­té impor­tante liga­men­taire ou un anté­cé­dent de rup­ture du LCA, 
  • Une obé­si­té majeure, 
  • Une fra­gi­li­té osseuse (ostéo­po­rose, mala­die rhu­ma­tis­male, chondrocalcinose).

Quand faut-il poser une pro­thèse du genou ?

Que ce soit pour une pro­thèse uni­com­part­men­tale ou totale du genou, l’intervention est envi­sa­gée dans des cas bien précis.

Les patho­lo­gies ame­nant à la pose d’une pro­thèse du genou

  • L’arthrose du genou, ou gonar­throse, est la patho­lo­gie prin­ci­pale condui­sant à une inter­ven­tion et à la pose d’une pro­thèse. Elle peut être symp­to­ma­tique, idio­pa­thique (de cause incon­nue), ou secon­daire après un trau­ma­tisme du genou. 
  • La menis­cec­to­mie, qui consiste en l’ablation d’une par­tie lésée du ménisque. L’intervention effec­tuée par un chi­rur­gien ortho­pé­diste est faite par arthroscopie.

L’échec du trai­te­ment médical

Le patient auquel la pose d’une pro­thèse du genou est pro­po­sée est en situa­tion d’échec de trai­te­ment médi­cal. Cela sup­pose que celui-ci avait été bien conduit et adap­té au patient, et que toutes les voies pos­sibles ont été explo­rées sans suc­cès (antal­giques, anti-inflam­ma­toires, infil­tra­tions et visco-supplémentation).

Quel est le dérou­le­ment de la pose d’une pro­thèse de genou, PUC ou PTG ?

Le bilan pré-opératoire

Le chi­rur­gien ortho­pé­diste effec­tue ou pres­crit un cer­tain nombre d’actes pré­pa­ra­toires à l’intervention :

  • un bilan radio­lo­gique com­plet, par­fois com­plé­té par un arthros­can­ner ou une IRM,
  • une consul­ta­tion auprès de l’anesthésiste, et d’un car­dio­logue si nécessaire,
  • un bilan infec­tieux, den­taire obli­ga­toire, par­fois uri­naire et ORL en fonc­tion des symp­tômes et antécédents.

La pré­pa­ra­tion avant l’opération

  • Dépilation du membre infé­rieur à la crème dépi­la­toire (J‑2).
  • Douche avec savon anti­sep­tique (J‑1 et le jour de l’intervention).

L’intervention

Le geste chi­rur­gi­cal consiste, par une inci­sion en avant du genou de 10 à 15 cm, à recou­per les sur­faces usées fémo­rale et tibiale à l’aide d’une ins­tru­men­ta­tion spé­ci­fique. La pro­thèse sera ensuite mise en place, cimen­tée ou non à l’os en fonc­tion de sa qua­li­té. Dans ce cas, la pro­thèse est recou­verte d’une sur­face poreuse ostéo­con­duc­trice dans laquelle l’os repousse. Pour la PUC, le reste du genou n’est pas touché.

Quelle est la durée d’hospitalisation lors de la pose d’une pro­thèse de genou ?

L’hospitalisation pour pose d’une Prothèse UniCompartmentale :

  • J0 : Intervention de 60 à 70 minutes sous anes­thé­sie géné­rale ou loco-régio­nale. Levé au bord du lit dans la journée.
  • J1 : Reprise d’appui et abla­tion du drain. Marche en béquilles avec le kinésithérapeute.
  • J2 : Travail dans les esca­liers, puis sor­tie vali­dée par le chi­rur­gien et l’équipe soignante.

L’intervention pour pose d’une Prothèse Totale de Genou est un peu plus longue, entre 60 et 120 minutes. Les suites sont sem­blables à celles de la PUC.

Qu’est-ce que la Récupération Accélérée Après Chirurgie (RAAC) ?

La RAAC est un pro­to­cole médi­co-chi­rur­gi­cal per­met­tant d’améliorer la récu­pé­ra­tion et la fonc­tion après une chi­rur­gie pro­thé­tique. Elle per­met notam­ment de dimi­nuer la sur­ve­nue de com­pli­ca­tions, ain­si que la durée moyenne du séjour hos­pi­ta­lier. Elle contri­bue éga­le­ment à aug­men­ter la satis­fac­tion et la confiance du patient envers son chi­rur­gien. Tous les patients ne sont pas éli­gibles à ce type de prise en charge dans le cadre d’une pro­thèse du genou.

Quelles sont les suites post-opé­ra­toires d’une pose de pro­thèse de genou ?

  • Rééducation immé­diate à domi­cile et réédu­ca­tion libé­rale : Sevrage pro­gres­sif des béquilles, récu­pé­ra­tion des ampli­tudes, entre­tien mus­cu­laire et tra­vail de l’équilibre. Cette réédu­ca­tion dure en géné­ral de 4 à 8 semaines.
  • Soins infir­miers pen­dant 15 jours avec un pan­se­ment étanche per­met­tant de prendre des douches brèves.
  • Prise en charge de la dou­leur à domi­cile : Cryothérapie régu­lière (1/2 heure toutes les 3 heures). Un trai­te­ment antal­gique est néces­saire pen­dant 15 jours (paliers 2, puis rapi­de­ment palier 1 type paracétamol).
  • Reprise de la conduite entre 4 et 6 semaines.
  • L’arrêt de tra­vail est de l’ordre de 3 mois, par­fois plus, notam­ment pour les métiers phy­siques. Le résul­tat défi­ni­tif est en géné­ral obte­nu à 6 mois.

Photo du haut : Prothèse UniCompartimentale de Genou. (Docteur Charles Catier, Ircoms Rennes)

Docteur Charles Catier, chirurgien spécialiste du genou à Rennes.

Le Docteur Charles Catier opère au sein de l’Institut Rennais de Chirurgie Orthopédique et de Médecine du Sport, dans le cadre de l’hôpital Privé Sévigné. Il est spé­cia­liste de l’appareil loco­mo­teur et titu­laire d’un DU d’arthoscopie.